Le mystère Philippe Daudet – 24 novembre 1923. Action Française & Anarchisme Vergrößern

Le mystère Philippe Daudet – 24 novembre 1923. Action Française & Anarchisme

FR-PD

83

1,75 €

Mehr Infos

En 1923, Philippe Daudet, le fils de Léon Daudet le polémiste impitoyable du journal L’Action Française, mesure un mètre quatre-vingt, pèse quatre-vingt kilos et chausse du quarante-trois. Comme tous les garçons de son âge il est fasciné par le romanesque et par le morbide. Encore enfant, lorsqu’il craint que ses parents ne découvrent une de ses « bêtises » sa façon à lui « de se cacher dans un trou de souris » est de partir en fugue.

Le jour de sa mort, le samedi 24 novembre 1923, alors qu’il s’est sauvé de chez lui depuis trois jours, malgré le froid, des essaims de catherinettes espiègles parcourent les Grands Boulevards, alors que depuis le matin un épais brouillard recouvre la Capitale et qu’avec les horaires de l’époque il fait déjà nuit à seize heures.

En ce jour de week-end, lorsque l’on apprendra, au ministère de l’Intérieur, qu’un mystérieux anarchiste va tuer le Président de la République, on ne disposera que des hauts gradés de permanence à envoyer sur place pour tendre une souricière. Tandis que dans les commissariats, particulièrement dans ceux proches des gares parisiennes, la fin de la semaine entraine un redoublement de l’activité à cause des ivrognes, des prostituées, des bagarres et des pickpockets.

           Lorsque la voiture du taxi Bajot, dans laquelle Philippe Daudet a été retrouvé agonisant, sera examiné au commissariat abrité dans la Gare du Nord, voisin de l’hôpital Lariboisière où avait été conduit le blessé, on se contentera d’un examen sommaire qui ne permettra de retrouver ni balle ni douille et le conducteur sera autorisé à rentrer chez lui avec son véhicule. Le fonctionnaire, à qui sera remis le 6,35 trouvé sur le tapis du taxi, oubliera de vider l’arme et tentera de dissimuler, maladroitement, cette grave inattention.

         Négligences, témoignages contradictoires quant à la tenue de Philippe Daudet lors de son périple de Paris au Havre puis lorsqu’il a regagné la Capitale, coïncidence : Philippe Daudet avait eu une brève liaison avec Germaine Berton peu de temps avant qu’elle abatte Marius Plateau, donneront l’impression que les pièces d’un vaste puzzle auraient pu s’assembler.

          

 

Texte & illustrations : Patrick Mercier

27 pages A5