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L’Œuvre du Vin Chaud du Soldat :
A la déclaration de guerre, en septembre 1939, en matière de vin, la France est dans le Monde à la fois le premier producteur, le premier consommateur, le premier exportateur et le premier importateur.
Comme les années précédentes la récolte représente une perspective de 80 millions d’hectolitres de vin et laisse donc entrevoir une surproduction. Dans l’économie du pays, la part de cette boisson est considérable : sur 41 millions d’habitants, 7 millions travaillent d’une façon ou d’une autre à son service : viticulteurs, cafetiers, tonneliers ou transporteurs.
Le système électoral en vigueur à donc amené la mise en place, à l’Assemblée, comme au Sénat, d’un puissant lobby du vin à la tête duquel se trouve le député Edouard Barthe. Personnage important il connait personnellement tous les députés, tous les sénateurs, tous les ministres et tous les représentants économique des milieux agricoles.
Dès la déclaration de guerre, Edouard Barthe, plaidera pour faire passer la ration réglementaire journalière du soldat d’un demi-litre à un litre. Soucieux d’ajouter un débouché supplémentaire à la production vinicole, à l’occasion du glacial hiver 1939-1940, il sera à l’origine de l’œuvre du Vin chaud du Soldat. L’œuvre se financera en renouant avec les grandes journées nationales de quêtes patriotiques du temps de la première Guerre.
Avec des soldats réduits à une inactivité ennuyeuse, ces initiatives « charitables » feront progresser l’alcoolisme dans les troupes, particulièrement dans la ligne Maginot, et seront sans doute même à l’origine de « la panique de Bulson » le 14 mai 1940.
11 pages A5
HEMI 98
Texte & illustrations : Patrick Mercier